Observations sur la création d’entreprise



Même si il n’est pas besoin de capitaliser une expérience de 38 ans dans l’accompagnement des créateurs pour constater certaines évidences sur le paysage de la création d’entreprise notre regard sur les problématique de la création et du développement d’activité locale peut être utile pour intervenir de façon pertinente sur sa résolution.

Observons d’où vient la création d’emplois

  • La moitié est le fruit de la création d’entreprises et d’associations, majoritairement faite de “petits” projets (les trois quarts n’ont qu’un seul emploi) dus à l’initiative des habitants.
  • L’autre moitié provient du développement des structures existantes dont on sait que plus de 92% ont moins de 10 salariés

Observons où vont les créateurs potentiels d’emploi

D‘une part, la très grande majorité des candidats déclarés à la création d’entreprise ne réaliseront pas leur idée/projet. Parmi ces derniers, certains d’entre eux ont un projet réaliste, mais ont manqué d’un accompagnement pertinent leur permettant d’apprécier les contraintes et les solutions possibles pour mener à terme leur projet.

D’autre part, la grande majorité des dirigeants n’ont pu être accompagnés dans l’acquisition de compétences propres à leur nouveau métier. Ils sont confrontés à la résolution de problèmes attachés à la vie de leur structure sans pouvoir les anticiper ni les dépasser.

Cette situation se solde dans la majorité des cas par l’impossibilité de passer l’étape de développement voir de consolidation avec la création de nouveaux emplois qui s’y rattachent et dans près de 40% des cas (avant 4 ans) par une cessation d’activité.

Observons la réalité de la mobilisation de l’offre d’accompagnement par les créateurs potentiels d’emploi

L’accompagnement des créateurs représente, selon les études, de 10 % à 20%, des créations effectives.

Ainsi, jusqu’à 90% des créateurs effectifs ne bénéficient pas d’une offre d’accompagnement réelle. Pour autant la majorité des études démontrent la valeur ajoutée de l’accompagnement par des professionnels dans la réalisation des projets allant parfois jusqu’à augmenter de 50% le taux de pérennité.

Ce décalage entre l’offre et les besoins est à rapprocher d’une autre observation qui fait état d’un sentiment de profusion et de manque de lisibilité des opérateurs et des dispositifs sur l’appui à la création d’entreprise.

Observons la réalité de l’offre d’accompagnement

L’offre d’accompagnement que nous évoquons est en premier lieu à dissocier des temps préalables d’accueil, d’orientation et de 1ère informations ou de conseil qui représentent la très grande majorité des opérateurs inscrits sur les guides et autres sources d’information à destination des porteurs de projets.

Ainsi, l’offre d’accompagnement et le métier d’accompagnateur qui en découle commence par la réalisation d’un diagnostic partagé du projet et se poursuit par l’accompagnement à la réalisation de projet.

Durant cette phase, des prestations individuelles et collectives sont dispensées auprès des candidats créateurs d’entreprise, avec pour objectif de les préparer à leur futur métier de dirigeant.

Nous passons donc d’un sentiment de profusion d’opérateur, car mal défini, à la réalité cruelle, aux regards des enjeux, d’un sous-dimensionnement d’une véritable offre d’accompagnement

Cette observation d’insuffisance est encore plus marquante sur l’offre d’accompagnement de l’entrepreneuriat social (par différence avec l’entrepreneuriat marchand) qui était quasi inexistante avant 2004 et l’apparition entre autres du programme DLA.