«Demain sera un autre jour», dit l’adage. C’est aujourd’hui l’une des rares évidences qui s’impose à nous.

Déjà, en temps normal, nous cherchons à savoir ce que sera l’avenir par des projections et des analyses. La situation sanitaire et ses conséquences économiques nous incitent plus que jamais à le deviner. Pourtant, le chef d’entreprise n’est pas un devin mais un entrepreneur qui peut agir dans le présent pour préparer un futur…

Une étude américaine démontre que nos attitudes face à l’avenir découlent de deux grands paramètres : la prédiction et le contrôle. Dans le premier cas, l’entrepreneur peut prédire l’évolution de son activité ; au contraire, il n’en est pas capable compte tenu de l’environnement incertain actuel. Dans le second cas, il peut influer sur l’évolution de son activité ; au contraire, il en est incapable.

De ces attitudes croisées découlent quatre postures. Quelle est la vôtre ? Quelle est la plus adaptée en cette période d’incertitude ?

Posture N°1 : un futur anticipé – Que dois-je faire ?

Le propriétaire d’un salon de coiffure étudie toutes les enquêtes et les sondages faits auprès de la clientèle des espaces de beauté, son comportement et ses besoins. Il s’adapte donc aux exigences sanitaires, il ouvre son salon plus tôt et plus tard, il privatise des cabines, il propose des visites à domicile et en entreprise.

Posture N°2 : un futur souhaité – Qu’est-ce que je veux faire ?

Le propriétaire du salon de coiffure projette son activité dans l’avenir… en numérique. Fort de son appétence pédagogique, il envisage de proposer des cours en ligne de coiffure, des tutoriels pour prendre soins des cheveux ou pour porter une perruque.

Posture N°3 : un futur adaptatif – Comment réagir à ce qui m’arrive ?

Le propriétaire du salon de coiffure fait le «gros dos» en attendant des jours meilleurs. Il cherche à diversifier son chiffre d’affaires. Ouvert tôt le matin et tard le soir, Il aménage son salon pour permettre un «Click & Collect» pour des collègues commerçants

Posture N°4 : un futur construit – Que puis-je faire ?

Le propriétaire du salon imagine, à partir des moyens dont il dispose, des solutions face à la situation actuelle. Son salon étant vaste, il décide de le partager (contre une indemnité d’occupation) avec un barbier ! L’idée pourrait d’ailleurs devenir pérenne : sous-louer un corner dédié à des jeunes entrepreneurs autour du bien-être et de la beauté. Enrichir son offre et soutenir des créateurs !

Si chacune des postures montre des points forts et des faiblesses, en période d’incertitude, l’option du « futur construit » a l’intérêt de maitriser l’avenir. Quel qu’il soit, le propriétaire du salon de coiffure a diminué ses charges fixes (son loyer), n’a pris aucun risque et a créé une opportunité viable et pérenne.

Source : What to do next ? The case for non-predictive strategy, 2006, Strategic Management Journal