Jackir ASSAN ALY

Publié le 3 mars 2009


« je ne pensais pas que celà arriverait aussi vite ! »

Salarié, Jackir Assan Aly, n’aurait pas pu le rester toute sa vie. A 26 ans il crée Ipedis, société qui propose de rendre les sites Internet facilement consultables par les personnes handicapées. L’accessibilité web est en marche !

  • Jackir Assan-Aly, 26 ans, célibataire
  • Société : IPEDIS
  • Activité :
    Conseil en accessibilité web
  • Date de création : 2006
  • Forme juridique : SARL
  • Implantation : Ivry-sur-Seine
  • Site web : www.ipedis.com
  • Contact : contact@ipedis.com

Quelle est votre activité ?

Jackir Assan-Aly : Ma société propose du Conseil en accessibilité internet. Il s’agit d’aider les organismes du service public – et du secteur privé- à rendre leurs sites internet conformes aux normes d’accessibilité, de telle façon qu’ils soient facilement consultables par les personnes handicapées.

Votre parcours jusqu’à la création de votre entreprise ?

J.A.A. : J’ai arrêté mes études après un DUT en informatique, pour raisons personnelles. Je les ai reprises deux ans plus tard. Après une formation Miage en alternance à Paris Descartes, puis un Master en Stratégie et Veille d’entreprise, j’ai effectué un stage chez ACCOR, dans les services informatique et communication. Pendant six mois, j’ai été chargé de la veille concurrentielle et juridique, et on m’a donné carte blanche pour travailler sur les normes et l’accessibilité. L’idée m’est venue alors de développer une activité dans ce domaine. Mais je me suis très sérieusement penché sur la question quand a été promulguée la loi du 11 janvier 2005 stipulant l’obligation de conformité des sites internet publics à des normes d’accessibilité.

Pourquoi avoir voulu créer une entreprise ?

J.A.A. : J’ai travaillé comme salarié pendant 3 ans, 4 ans en tout… Je n’aurais pas pu le rester toute ma vie. Mais je ne pensais pas que ça arriverait aussi vite ! J’ai pris le temps de faire un business plan, l’étude de marché, de recueillir des avis. Entre ce à quoi il ressemblait à l’origine et ce à quoi je suis arrivé, mon projet a beaucoup évolué.

Qu’est-ce qui vous a amené à recourir à l’ADIL ?

J.A.A. : L’ aspect commercial. J’ai un passé de technicien et de gestionnaire. Je connais mon métier. Mais je n’avais aucune méthode en matière commerciale. Le commercial, c’est un métier également, avec ses outils et ses techniques. Et c’est parfaitement réalisable d’en apprendre les règles de base assez rapidement. Mais, il faut l’aide d’un professionnel pour cela…

Quel dispositif avez-vous suivi à l’ADIL ?

J.A.A. : J’avais déjà préparé l’étude de marché et le business plan par ailleurs. Ma formation m’avait permis d’aborder la gestion et la comptabilité. Mais je voulais mettre toutes les chances de mon côté. J’ai commencé par un accompagnement avec un consultant de l ‘ADIL pour préparer la stratégie commerciale, finaliser le montage du projet et la présentation du dossier ACCRE. Au cours de ce travail, le consultant de l’ADIL m’a parlé de la Couveuse d’entreprises à laquelle je pouvais accéder en tant que demandeur d’emploi. Cette autre prestation de l’ADIL correspondait à mes attentes en matière de formation commerciale.

Qu’est-ce que la Couveuse d’entreprises vous a apporté ?

J.A.A. : J’ai beaucoup apprécié la dynamique de groupe. Quand on intègre la Couveuse, on teste son activité, puis lorsqu’on retrouve les « couvés », un jour par semaine, on échange. L’un ou l’autre peut avoir été confronté à telle ou telle situation et apporter une solution. On bénéficie à la fois des conseils du formateur et des expériences des autres porteurs de projet. C’est très riche. Pour ma part, je suis pas allé jusqu’à facturer mais j’ai lancé des mailings, 20 mailings par semaine, j’ai effectué les rappels téléphoniques, obtenu des rendez-vous qui se sont transformés en devis ou qui sont encore en cours de traitement. C’est personnalisé, chacun fait selon son projet. L’autre dimension extrêmement intéressante de la Couveuse, c’est la vidéo : les entraînements à la vente filmés en vidéo, avec un professionnel en face de soi. C’est une situation difficile mais, elle permet de se rendre compte de ses tics de langage, des gestes inutiles… On apprend à se présenter, à utiliser la tonalité de la voix, à passer les barrières des secrétaires, à employer les mots qu’il faut, à décrocher des rendez-vous…

Quand avez-vous eu le sentiment d’être un « créateur d’entreprise» ?

J.A.A. : C’est tout simple : quand je téléphonais, au début, je disais Jackir Assan Aly, société Ipédis… Barrage. Ensuite, j’ai dit : « Jackir Assan Aly, gérant de la société » … Barrage. Avec la confiance que j’ai acquise en Couveuse, un jour, j’ai dit sur un ton sans doute beaucoup plus persuasif : « Jackir Assan Aly, directeur de la société Ipedis »… Là, le barrage a sauté tout de suite. Et, je me suis senti entrepreneur.

Vous êtes sorti de la Couveuse depuis plusieurs mois. Avez-vous gardé des contacts ?

J.A.A. : Comme je bénéficie de l’EDEN, je continue de profiter d’un suivi commercial, financier et pour le développement de mon entreprise avec l’ADIL. Je prépare un mailing important pour quelques grands comptes du service public en ce moment, et je vais devoir rappeler les directeurs de communication. J’ai pris un rendez-vous pour préparer ça avec un consultant. J’appellerai le lendemain. Je garde des contacts avec des couvés, bien sûr aussi. On forme un petit réseau. On se pose des questions d’ordre administratif ou autre, on se met en contact avec des prestataires…

Votre conseil à un créateur d’entreprise ?

J.A.A. : Prendre des avis extérieurs. Et prendre son temps pour bien voir les aspects administratifs, financiers, commerciaux. D’autant plus si on est seul. Surtout, ne pas hésiter à se faire conseiller.


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