Philippe MOZZIO

Publié le 3 juin 2009


« croire en son business et foncer ! »

Son projet, personne n’y croyait. Sauf lui. Après 17 ans chez Gaz de France, il se lance et rachète une entreprise. Etre fabricant et grossiste de matériel gaz, ça n’est pas toujours un long fleuve tranquille.

  • Philippe Mozzio, 40 ans, marié, quatre enfants
  • Société : Harnais Création
  • Activité : fabrication et vente de matériel gaz
  • Date de création : 2003
  • Forme juridique : SARL
  • Implantation : Argenteuil
  • Site web : www.jhcgaz.com
  • Contact : jhcgaz@wanadoo.fr

Que faites-vous, que proposez-vous ?

Philippe Miozzo : Je suis fabricant d’armoires de regroupement de compteurs à gaz et grossiste en matériel gaz auprès de Gaz de France et toutes les entreprises prestataires pour GDF. Nous sommes trois entreprises concurrentielles sur le même secteur.

Vous aviez fait quoi avant de créer votre entreprise ?

P.M. : Je suis un ancien de Gaz de France. Je suis entré dans une école spécifique GDF à ma sortie de première et j’ai passé 17 ans au sein de l’entreprise. J’ai commencé comme plombier et j’ai terminé en tant que chargé d’affaires. Ensuite, j’ai travaillé deux ans dans une entreprise de travaux publics pour Gaz de France car GDF ne me convenait plus et j’avais envie de monter ma boîte. Puis j’ai rencontré Joseph Harnais, un ancien de GDF, qui avait créé sa société en 1999. Il fabriquait les produits qu’il ne trouvait pas quand il était à GDF. Comme il ne s’en sortait plus tout seul, et qu’il cherchait quelqu’un, je me suis associé avec lui. J’ai travaillé deux ans avec lui et il a pris sa retraite. Là, j’ai racheté ses parts. Aujourd’hui, nous sommes huit au sein de l’entreprise.

Qu’est-ce qui vous a amené à recourir à l’ADIL ?

P.M. : J’ai fait un stage en 2002 car je ne connaissais pas grand chose à l’entreprise. En fait, quand on commence, on ne sait rien du tout. Je voulais avoir des bases et avoir des réponses sur la faisabilité de mon projet. On m’avait dit que mon projet ne valait rien. J’avais besoin de réponses franches et sans parti pris. Et d’apprendre de choses vraiment basiques : comment faire pour se lancer, ce qu’il ne faut surtout pas faire…

Quel dispositif avez-vous suivi à l’ADIL ?

P.M. : Un stage à plein temps de deux semaines. Et j’ai eu des réponses aux questions que je me posais. Cela a été suffisant pour savoir que je pouvais me lancer. C’était comme un feu vert, même si un des intervenants du stage m’a dit que mon projet n’était pas viable… Ensuite, j’ai pris des cours individuels pour finaliser mon business plan, une vingtaine d’heures. Indispensable car j’avais fait une demande de crédit. Cela a été vraiment très positif. Et quand j’ai racheté les parts de mon associé, avec l’ADIL, nous avons fait un nouveau business plan pour les trois ans à venir. Ce que j’aime avec l’ADIL, c’est que lorsqu’ils n’ont pas une réponse, ils s’engagent à la chercher, ou ils nous dirigent vers les bons organismes. On ne perd pas de temps…

Vous avez continué à partager votre expérience ?

P.M. : Nous étions une dizaine lors du stage et nous nous sommes revus à quatre-cinq pendant deux ans. Nous avons partagé nos expériences, nos galères, évoqué comment nos affaires évoluaient. C’était passionnant.

Etiez-vous entièrement préparé ?

P.M. : Ah non ! Il y a le problème de la trésorerie. Lors du stage, on avait insisté sur le besoin en fond de roulement. On avait appris l’aspect théorique du calcul, mais cela n’a rien à voir avec la réalité. Dans notre secteur d’activité, c’est très dur… Je manque cruellement de trésorerie. C’est la première cause de mort d’entreprise. Qui dit grossir trop vite, dit besoin de trésorerie de plus en plus important. Et comme on ne l’avait pas au départ, forcément, le trou grossit en même temps que le chiffre d’affaires.

Quand avez-vous eu le sentiment d’être un « créateur d’entreprise» ?

P.M. : (silence). J’ai eu vraiment l’impression d’être un chef d’entreprise quand il a fallu licencier quelqu’un. Voilà ! Jusque-là, l’ambiance était très familiale et il m’a fallu prendre cette décision importante et grave. Quand j’ai découvert cet aspect négatif du métier, je me suis senti pleinement chef d’entreprise.

Pensez-vous qu’il est essentiel d’être accompagné ?

P.M. : Pour moi, c’est évident. Sans l’ADIL, je crois que je ne me serais pas lancé.

Votre conseil à un créateur d’entreprise ?

P.M. : C’est une question pas évidente… (silence). Il faut choisir un organisme pour se faire conseiller – moi, j’ai choisi l’ADIL – et s’y tenir. Vous allez connaître des hauts et des bas, mais il faut tenir. Il faut croire à son business. Croire à son business et foncer. Toute entreprise peut s’écrouler du jour au lendemain. Mais si cela m’arrivait, je recréerais autre chose dès le lendemain. Avec des idées encore meilleures et des méthodes différentes.


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